Les difficultés de Barcelone à satisfaire les exigences financières parisiennes pour le transfert de Neymar peuvent donner du crédit à la thèse d’un maintien du Brésilien à Paris.

C’est une petite phrase lourde de sens dans le contexte actuel. Dans le court entretien qu’il a accordé à RMC Sport, jeudi, Leonardo a glissé quelques mots édifiants à propos de la situation contractuelle de Neymar. « C’est un joueur du Paris Saint-Germain, il a encore trois ans de contrat à Paris, il ne faut pas l’oublier. On doit tout analyser, on doit tout régler avant qu’il puisse rejouer ». Un truisme? Une évidence? Certainement. Mais que le directeur sportif insiste sur le fait que le joueur brésilien appartient toujours au PSG et pourrait même rejouer sous le maillot parisien n’est pas anodin.

Ces deux phrases suggèrent que le dirigeant du PSG prépare les esprits à un possible maintien de Neymar dans la capitale française. Et que le club est paré à toute éventualité à propos de sa star. Ce faisant, Paris met la pression sur Barcelone en soulignant en creux qu’il n’est pas vendeur à tout prix et surtout pas à n’importe quel prix. A un peu plus de deux semaines de la fin du mercato — le 2 septembre — le temps presse pour le club catalan et le clan Neymar. D’autant que pour un transfert de cette envergure, les planètes sont loin d’être parfaitement alignées.

Le PSG inflexible

Les responsables espagnols qui sont venus discuter du transfert, mardi dernier à Paris, ont pu mesurer l’inflexibilité de leurs interlocuteurs. Les actionnaires qatariens du PSG n’ont pas varié d’un pouce. Ils exigent une somme d’au mois 222 millions d’euros pour un transfert sec de Neymar ou bien au moins 100 millions d’euros plus deux joueurs de l’effectif catalan dont Coutinho et, pourquoi pas, le défenseur latéral droit portugais Semedo. C’est clair, net et il est impossible pour le PSG de transiger sur ce point.
Un scénario qui semble un peu moins crédible, alors que le Barça a annoncé ce vendredi soir un « accord de principe » avec le Bayern pour prêter Coutinho.
Difficile aussi d’imaginer que le club catalan puisse augmenter de manière substantielle son offre numéraire tant ses finances sont aujourd’hui serrées. Sa marge de manœuvre est aussi étroite que le dossier Neymar divise en interne. Et même si le Brésilien possède un allié de poids en la personne de Lionel Messi, qui se souvient qu’il a gagné la Ligue des champions en 2015 avec Neymar à ses côtés, pas sûr que cela suffise. Du côté du Real Madrid, la donne semble encore plus claire. Le président Florentino Perez n’entend pas faire de folies pour le Brésilien cet été.
« Il m’a dit qu’il était heureux »

Pour continuer d’arrondir les angles, Leonardo ne s’est pas contenté d’ouvrir la porte du statu quo. Il a aussi loué les qualités humaines et sportives du numéro 10 parisien, ce qu’il n’avait jamais entrepris depuis sa nomination en juin dernier. « Vous savez, moi, je ne le (NDLR : Neymar) connaissais pas avant. Au fil des jours, j’apprends à le connaître. Et je pense sincèrement que c’est un bon garçon avec un très bon fond. Et sur le terrain, c’est un joueur extraordinaire », a ainsi confié Leo.
Là encore, pas sûr que ce chapelet de compliments suffise à convaincre Neymar de s’imaginer un futur à Paris. L’ancien de Santos est plus que jamais décidé à retourner à Barcelone et a déjà tourné la page parisienne, ainsi que nous le laisse entendre son entourage.
Mais il n’a pas toutes les cartes en mains, ainsi que Tite, le sélectionneur du Brésil, qui l’a convoqué pour les matchs amicaux de septembre face à la Colombie et au Pérou, l’a, à sa manière, résumé, ce vendredi lors de l’annonce de la liste : « J’ai discuté avec lui (NDLR : Neymar) et il m’a dit qu’il était heureux. Je lui ai demandé comment il se sentait. Il a répondu : Je suis tranquille, je sais que c’est sur les rails et maintenant, j’attends le PSG ». Qui, lui, attend Barcelone.

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