Lettre ouverte aux lions du Sénégal : La Victoire pour l’histoire.

Lettre ouverte aux lions du Sénégal

2 éme Partie.

Au moment où le Sénégal savourait sa première gloire sportive aux jeux de l’amitié, le destin de l’Algérie se jouait dans une tragique guerre de décolonisation. L’histoire de nos deux peuples est embellie par le cordon ombilical de la voie de la tidianiya. Ils réussiront au début des années 90 à s’imposer sur le continent au plan sportif. Le Sénégal juste après l’Algérie abrite sa première Can. Dans la conscience populaire des sénégalais, les Maghrébins comme les arabes sont de sérieux concurrents sportifs principalement dans le football. Ce mythe va quelque peu s’éroder au Caire en 1986, quand l’équipe du Sénégal bat l’Égypte en match d’ouverture de la Can. En 2000, le hasard farceur du tirage met le Sénégal, le Maroc, l’Égypte, l’Algérie et la Namibie dans la même poule de qualification au mondial de 2002. Le Sénégal en recomposition technico-tactique surclasse les arabes et fait tomber le mythe, les laissant sur le carreau pour se qualifier à son premier mondial. Depuis lors les arabes ont reconsidéré le Sénégal du foot. Notre pays se fait bourreau des pays du nord de l’Afrique mais se cogne souvent à l’Algérie. En 2019 en Egypte, le Sénégal revenu du mondial Russe est une équipe de jeunes qui vante les mérites de l’expertise locale avec comme manager Aliou Cissé. L’ancien capitaine des lions de l’épopée historique de 2002, devenu entre temps coach des olympiques, fait rêver tout un pays. L’homme est discret et résiste à la critique parfois émotionnelle de ses choix. Il découvre à la Can son ancien compagnon de jeu dans les rues de la banlieue parisienne, Belmadi venu amener une grande équipe d’Algérie et misant sur la rapidité du jeu, l’agressivité et le réalisme des temps forts dans le match. Aliou Cissé en paie les frais dès son deuxième match de poule perdu contre les fennecs sur la plus petite des marques, preuve d’un match serré mais cerné par Belmadi. Et comme dans un bégaiement de pronostics, le Sénégal retrouve l’Algérie en finale. Les observateurs disent qu’une finale ne se joue pas, elle se gagne.
Si seulement les joueurs avaient la conscience de l’enjeu de cette finale. Elle dépasse un événement sportif depuis quelques jours le peuple s’est refusé d’être une juxtaposition de communautés pour se dresser comme un seul homme. La ferveur de la finale a su taire les querelles de chapelles politiques, dissipé les remous du front social agité il y a quelques jours. Un seul sujet unit le peuple, des tréfonds de la Casamance au delta du fouta, des muscles d’acier de Dakar au fort de Bakel, les lions ont la plus heureuse occasion de faire vibrer un peuple de joie. Un peuple nostalgique des hautes gloires, les scènes de liesse à Dakar et à l’intérieur du pays ne sont que l’expression d’un nationalisme fort et d’un civisme qu’exacerbent les performances des lions. Des patelins en grandes villes les maillots du Sénégal vont supplanter, la solennité des mises vestimentaires traditionnelles du vendredi, jour de prière et de la paix des cœurs. A votre patriotisme.

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