Contribution : Chronique d’une forfaiture qui gangrène le football sénégalais -Mary Diallo

Qu’est ce qui bloque l’évolution de notre football ?

Nous ne serons pas sous couvert d’anonymat, pour tenir des propos forts sur les méthodes douteuses qui sévissent dans le foot sénégalais. Et nous n’hésiterons pas à critiquer les instances, coupables de «laxisme» à nos yeux.

Que peut-on retenir de la chronique du problème Guediawaye fc association- Diamil Faye- FSF depuis le début de la saison dernière? Il faut savoir une chose. Que l’on soit supporters de Guediawaye fc ou amoureux du foot local, il faut plus que le destin de nos clubs ou tout bonnement celui de notre football ne soit scellé entre les mains de quatre à cinq personnes, car ces derniers sont susceptibles de défendre leur propres intérêts au détriment de ceux de populations entières.

Concrètement, on doit se poser la question du pourquoi le football sénégalais ne peut dépasser la sempiternelle question de renouvellement de nos instances ? Aujourd’hui nous prenons comme cas d’école le Guediawaye fc, en effet voilà une équipe qui avait pris un envol extraordinaire en terme de professionnalisme et qui s’est vu détruite en un temps record par une crise qui a plongé le club qui est passé de l’élite à la ligue 2 et rien ne garantit qu’il ne se dirige vers un JA bis. Alors de quoi on parle et qui doit on appeler à la barre des accusé ? Comment une association dont le mandat est arrivé à terme depuis 2016 peut il détenir une légitimité d’exercer aux destinés d’une ville entière ? En réalité dans ce genre de configuration qui doit faire justice ? La fédé ? La ligue? Le CNOS? Le ministère des sports? Le préfet ?etc. Les gens ne sont pas fous.

Le football sénégalais n’a encore rien gagné, comment voulez vous qu’on puisse gagner quelque chose si nous ne pouvons pas respecter l’une des règles les plus élémentaire du mouvement sportif le respect des statuts et règlements. Le football n’est pas la lutte et les associations ne sont pas le CNG. Il faut le rappeler car les associations sont régis par la loi 1901 et elle est claire en ce qui concerne le renouvellement des des instances «Lorsque les statuts ont fixé la durée du mandat des administrateurs, l’arrivée de ce terme met fin, en principe, automatiquement à leurs fonctions». On a ouï dire que c’est le même cas à US Gorée, et d’autres clubs fustigent l’attitude de leurs dirigeants qui s’approprient des clubs. Alors dans ce capharnaüm pareil à quoi peut-on s’attendre? Échec après on se dirige vers un football amateur.

C’est pas une mauvaise foi ou un nihilisme à l’endroit de notre football et ceux qui le dirige, mais une réalité. Je vais vous citer un exemple. Pendant la reprise du championnat on observe des mouvements de joueurs d’un club à un autre, montrez moi un seul transfert. Ce qui se passe dans notre football est dérisoire. Qui blâmer ? Il y a une omerta car les gens ont peur des représailles. Étant amoureux du football sénégalais, quel est l’outil pour lutter contre ce fléau?: La dénonciation.

Il est tant que le projet collectif dépasse le projet individuel. Pourquoi ces affaires ne sortent pas dans les médias? Il y a une omerta car les gens ont peur des représailles. Le foot est un petit milieu, et tout se fait par copinage. Mais ce n’est pas toujours une question d’argent. C’est aussi se rendre des services. Un terme qui est souvent employé. Quid du foot amateur? La corruption touche notre foot local aussi, c’est même très courant. Pour beaucoup de clubs amateurs leur existence répond à une logique de clientèle électorale lors des AG de la FSF. Vous n’imaginez pas la corruption dans le paysage amateur. Dans les compétitions du championnat amateur, les clubs ont toujours un service à se rendre. Beaucoup de matches sont truqués en fin de saison. Nos instances ont peur de faire sortir des scandales qui pourriraient le foot professionnel. Pourquoi vous n’en référez pas aux instances du foot me diront certains? Pour moi, ce sont les principaux coupables. Que font les instances pour lutter contre ce fléau. Je trouve que la Fédération sénégalaise (FSF) et la Ligue (LSFP) ne sont pas assez vigilants. Les exemples sont nombreux pourtant.

Comment expliquez-vous que les clubs ne renouvellent pas les instances et ils viennent pour renouveler leur engagement en début d’exercice. Qui doit vérifier leur légalité ? Le foot sénégalais est synonyme de laxisme. Il n’y a que très peu d’enquête ouverte quand il y a suspicion. Les instances ont peur de faire sortir des scandales qui pourriraient le football. Comment pourrions nous stopper ces méthodes ? Pour être positif, il faut que les amoureux du football se liguent entre eux et jouent le jeu à fond. Il y a quand même une éthique. Des clubs se doivent de dénoncer ces méthodes.

Tout le monde n’est pas dans le même bateau et en eau trouble il faut tout faire pour le mener à bon port.

Mary Diallo

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