Primes non payées : Le Zimbabwé vers un forfait : Une honte pour l’Afrique.

C’est récurrent et ça devient plus que jamais un problème africain. Nos sélections nous ont habitués à des malaises à l’approche des compétitions majeures.

Toujours en lice pour une qualification pour le prochain tour de la Coupe d’Afrique des nations, le Zimbabwe fait face à une nouvelle querelle interne qui pourrait aboutir à un forfait pur et dur de la compétition. Absence de primes, brouilles internes, poker menteur : tout y passe.

La compétition semblait bien lancée. Après une défaite honorable et prévisible face au pays hôte égyptien, les Warriors ont réussi à maintenir leurs chances atteindre – enfin ! – un deuxième tour de Coupe d’Afrique des nations en récoltant un nul prometteur face à l’Ouganda dans un match globalement dominé. Ce qui serait une première dans leur histoire. Mais il y a un mais : alors que tout devrait être focalisé sur la prochaine rencontre face au Congo, une nouvelle embrouille pour impayés menace sérieusement la suite de la compétition.

Journée chaotique

Retour en arrière : cinq jours avant le début de la compétition, le Zimbabwe est dans l’obligation d’organiser un bal de charité afin de récolter 500 000 dollars nécessaires pour payer les primes de qualification des joueurs ainsi que l’hébergement global sur place. L’objectif (officiellement) atteint, l’équipe se lance dans ses rencontres en pensant la situation définitivement résolue et les histoires de primes réglées. Problème : aujourd’hui, les joueurs n’ont toujours pas reçu le moindre sou.

Dans un climat extrêmement tendu entre l’effectif et la Fédération, hostilité grandissante au fil des jours passant sans la moindre venue de fonds, la tension est arrivée à un point final capital : en réaction, les Warriors décident de se faire entendre et refusent tout simplement de s’entraîner tant que ce qui leur est dû n’a pas été livré. Une grève malheureusement assez classique dans cette compétition, mais qui aboutit cette fois à un rebondissement moins habituel. La mutinerie étant particulièrement mal vécue, la ZIFA décide de relancer d’une sacrée sacoche : si les joueurs décident de boycotter l’entraînement, alors la Fédération décidera simplement de retirer l’équipe de la compétition. Rien que ça.

Tu bluffes, Martoni

Ce qui semblait être une contre-attaque plus qu’efficace n’a malheureusement pas eu la réception prévue, et a au contraire abouti à une réponse encore plus sévère. Car, au lieu de plier sous la menace de rentrer au pays sans terminer la phase de poules, les joueurs à l’unisson ont tous décidé de payer le bluff de la Fédération et d’accepter le forfait de la compétition. Les joueurs seraient allés jusqu’à demander à la Fédération de s’occuper au plus vite de réserver leurs billets d’avion pour rentrer au pays. Un poker menteur qui semblait s’achever sur une dernière relance de l’effectif, impossible à payer par la Fédération. Tout aurait pu s’arrêter là.

Sauf que… Plutôt que de céder à l’humiliation de devoir quitter une compétition majeure pour des sommes ne dépassant pas 13 000 dollars par tête, la Fédération a tout simplement opté pour une rencontre entre un de ses représentants et des membres de la CAF afin de savoir ce que coûterait un abandon de tournoi en pleine phase de poules. Une sortie divulguée par le quotidien The Herald, qui a entraîné une vague d’indignation au pays et obligé à un démenti assez embarrassant sur vidéo du principal accusé.

5000 dollars, qui dit mieux ?

À l’heure actuelle, il est encore difficile de savoir si la ZIFA estime qu’un retrait de la compétition serait moins pénalisant que de payer ce qui est dû aux joueurs. Les discussions continuent dans tous les sens, que cela soit entre joueurs et Fédération, membres de la ZIFA et la CAF, et dirigeants des deux bords. Il se dit maintenant qu’un virement de 5000 dollars par tête pourrait servir à apaiser les tensions, et amener les Warriors à s’entraîner tardivement pour reprendre la compétition normalement. Jusqu’au prochain pépin.

sofoot

Laisser un commentaire