Paris – Marseille : Une classe d’écart
Auteur d’une première période maîtrisée et marquée par les doublés d’Icardi et Mbappé, le PSG n’a fait qu’une bouchée de l’OM (4-0) au Parc des Princes. Un succès qui perpétue la série d’invincibilité des Parisiens face à leurs rivaux, et qui offre aux hommes de Tuchel un matelas de huit points sur la deuxième place après onze journées.
Deux heures avant le coup d’envoi de ce PSG-OM, à quelques dizaines de mètres du Parc des Princes. Des supporters parisiens, postés sur le toit d’un Carrefour, tirent des feux d’artifices par dizaine dans l’obscurité. Pour eux, depuis quelque temps, les PSG-OM sont devenus un classique qu’ils se repassent avec le même plaisir, en sachant d’avance que la fin du film sera heureuse. Ce dimanche soir, au Parc des Princes, ils n’ont retenu leur souffle même pas dix minutes devant le plan de jeu audacieux de Villas-Boas, mais rapidement rendu suicidaire par la létalité des gâchettes parisiennes.
Un Classique tué dans l’œuf
Plein comme un œuf, le Parc des Princes assiste pourtant, d’entrée, à une entame marseillaise intéressante. L’histoire de quelques minutes, certes, mais qui voit les protégés d’André Villas-Boas harceler haut, voire même très haut les Parisiens. Dans ce qui ressemble fortement à un 4-2-3-1, l’OM cherche à empêcher le milieu parisien d’exister, ainsi qu’à gêner la première relance. Et puis, il y a ce centre de Payet venu de la gauche, repris en première intention par Germain qui voit le cadre se dérober (9e). Un tournant, un vrai. Car dans la foulée, Paris va frapper une première fois. Comme à Bruges, les contre-attaques sont létales et, après avoir déposé Sakai, Di María délivre un caviar à Icardi qui trompe Mandanda en deux temps (1-0, 10e). Peu à peu, l’OM relâche son étreinte, et Tuchel en profite pour faire partir sa première relance à trois avec Marquinhos qui vient se caler entre Thiago Silva et Kimpembe. Le PSG joue plus verticalement, et sur une talonnade de Mbappé, Icardi perd son duel face à Mandanda. Une question de minutes, car c’est bien l’Argentin qui devance Mandanda de la tête et fait exploser le Parc une seconde fois (2-0, 26e). L’OM n’existe plus, et va encore sombrer à deux reprises avant la pause. Verratti, dans tous les bons coups, lance d’abord Mbappé qui crucifie une première fois son copain en équipe de France (3-0, 32e), avant de récidiver avant la mi-temps (4-0, 44e). Le Parc est debout, Marseille est à terre au moment de rejoindre les vestiaires.
À la pause, le spectre d’une déculottée historique plane au-dessus des Olympiens, mais à la reprise, Paris reprend au petit trot. Tuchel donne rapidement du temps de jeu à Paredes, Cavani est applaudi lors de son échauffement, puis de son entrée – sur le côté gauche -, et Verratti s’accroche tant bien que mal au short de Sarr. C’est tout, du moins, jusqu’à une dernière volée ratée du Matador qui aura, au moins, eu le mérite de réveiller les quelques endormis d’un second acte mou et sans intérêt. Le couperet final tombe : Paris reste invaincu pour une huitième année consécutive face à l’OM, relègue son adversaire du soir à onze points derrière en autant de journées. Et, plus grave encore, prélève encore un peu d’intérêt sportif à des PSG-OM qui n’en avaient déjà plus beaucoup.