Metz : Pape Matar Sarr, en voie d’explosion

Le jeune milieu (18 ans) de Metz, pépite de Génération Foot (Sénégal), centre de formation partenaire du club lorrain, reste sur deux buts en deux matches

« Il s’endormait toujours avec son ballon près de lui. » Ce rituel touchant, adopté durant toute son enfance par  Pape Matar Sarr ( 18 ans ) et révélé par son père Sidath, n’a rien d’étonnant. Surtout quand on observe le soin avec lequel ce subtil milieu le caresse sur un terrain. Mais il sait aussi le frapper avec force. Comme sur ses deux superbes frappes du pied droit, qui lui ont permis d’inscrire avec Metz ses deux premiers buts en L1, à Brest dimanche dernier (4-2) puis contre Montpellier (1-1), mercredi.

Alors qu’il venait de débarquer de Génération Foot (GF), l’académie partenaire du club lorrain au Sénégal, avec le contrat habituel de cinq ans à la clé, l’adolescent a été intégré au groupe par Frédéric Antonetti dès son retour sur le banc, à Angers (1-1, le 18 octobre). Puis il est apparu devant Brest (0-2, le 29 novembre) et a connu sa première titularisation, contre Lyon (1-3, le 6 décembre). Alors placé en sentinelle, « il n’avait pas été bon », reconnaît son exigeant paternel, ex-gardien et actuel entraîneur de l’US Gorée, qui le décrit comme un « véritable numéro 10 ».

Mais Farid Boulaya rayonne à ce poste et Sarr, qui se montre très complet, s’est installé depuis trois journées comme milieu récupérateur-relayeur au coeur du 3-4-1-2 lorrain, où il apporte sa touche technique. En tout juste sept rencontres de L1 (quatre titularisations), il a donc déjà commencé à marquer les esprits. Et pas seulement par ses deux buts.

« C’est un joueur plein de talent, qui peut nous changer la vie. Mais est-ce qu’on l’aura encore à 20, 21 ou 22 ans ? », interroge Antonetti, un brin fataliste. En attendant, le coach veut « le laisser grandir tranquillement et le protéger ». Le latéral gauche Thomas Delaine apprécie « son insouciance et son relâchement », comme « sa capacité à briser des lignes par ses passes et à réaliser des gestes sortant de l’ordinaire ». Sans craindre que le cousin du Nîmois Sidy Sarr (24 ans) risque de s’enflammer : « Il a un excellent comportement. On ne l’entend pas trop et, s’il continue à bien travailler, il ira très loin. » Mady Touré, président fondateur de GF, « intransigeant avec lui, comme son père, qui sait se montrer très dur », en est persuadé.
Comme Olivier Perrin, responsable de la formation de Metz, resté six ans au Sénégal : « Ils ont perçu son immense potentiel plus tôt que moi ! », sourit son papa. « Dès son arrivée chez nous, à 14 ans, en provenance de Thiès – où il avait déjà été bien préformé, à Walidane -, j’ai senti que ce serait un futur très grand joueur, comme pour Sadio Mané (Liverpool, passé par GF et Metz), clame Touré. Je suis confiant pour la suite, car avec Fred Antonetti, il est entre de très bonnes mains. »
 L’EQUIPE

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