Ligue 1 Conforoma : L’OM déraille le nouveau Nice

 

Invaincu en Ligue 1 cette saison, l’OGC Nice a été séché lors de la première soirée de l’ère Ineos par un OM courageux (1-2). Dario Benedetto a débloqué son compteur, André Villas-Boas avec, et voilà les Aiglons posés sur une série de six défaites consécutives face aux Marseillais en Ligue 1.

C’était jour de débarquement à Nice et, un bizutage restant un bizutage, on a vu un match de foot se transformer en soirée tee-shirt mouillé. Ce qui a donné une drôle d’image, d’abord : celle d’un président de conseil de surveillance fraîchement intronisé agitant la tête comme perdu au milieu d’un pot d’arrivée qui a frôlé le fiasco. De la France, Bob Ratcliffe, le responsable de la branche football d’Ineos, le nouveau propriétaire de l’OGC Nice, voulait tout découvrir. Bingo, ce Nice-Marseille lui aura offert un face-à-face avec le sens de la formule locale lorsque à la vingt-septième minute de jeu, une première banderole a été déployée par les supporters niçois : « Bienvenue au groupe Ineos : à Nice aussi on aime la pédale. » Une seconde a suivi – « LFP/instance : des parcages pleins pour des stades plus gay » – et cela aura poussé Clément Turpin à arrêter la rencontre durant un gros quart d’heure, alors que Wylan Cyprien s’emportait courageusement au micro de Canal + : « On ne va pas arrêter le match dès qu’il y a des débiles qui agissent… Il ne faut pas arrêter les matchs pour aussi peu. C’est ridicule, tout ça n’a rien à voir avec le jeu et, en plus, ce ne sont pas des propos envers les personnes gays. » Problème : la bataille désormais ouverte entre des supporters remontés et des instances autruches aura coupé les pattes d’Aiglons qui avaient parfaitement commencé leur troisième rencontre de Ligue 1 de la saison. Résultat, un OM d’abord frileux a sauté dans la faille, s’est enfin amusé et a même attrapé son premier succès de la saison (1-2). Autre chose ? Oui : Darío Benedetto s’est allumé.

Super Dario

À sa manière : introuvable jusqu’à l’interruption (huit ballons touchés, aucun dans la surface niçoise), l’Argentin est revenu des vestiaires avec du pressing, des déviations et une volonté d’emmerder enfin la relance d’un OGC Nice qui n’était pas passé loin d’ouvrir le score en début de match sur un pétard de Cyprien (9e). Mieux : mercredi soir, Vieira, dont les recrues Claude-Maurice et Dolberg étaient en tribunes avec une écharpe rouge et noir autour du cou, a d’abord vu ses jeunes pousses se dépouiller et poser des triangles un peu partout au milieu d’une défense marseillaise de nouveau fragile. Puis, la coupure a tout changé, l’OM a commencé à exister dans les duels et, incroyable, André Villas-Boas a vu ses hommes marquer en Ligue 1. Grâce à qui ? À Benedetto, évidemment, dont la reprise de volée lâchée à la demi-heure de jeu a été déviée par Dante et a trompé un Benítez qui disputait sa première rencontre de la saison (0-1, 31e). Douché, l’OGC Nice est alors passé tout près de trébucher définitivement, mais ni Payet (36e) ni un ciseau de Benedetto (36e) n’ont réussi à tromper une seconde fois le gardien argentin des Aiglons, également décisif sur une tête tentée par Sanson avant la pause (45e).

Le coup de Villas-Boas

La seconde période s’est transformée alors en quête, Patrick Vieira partant à la recherche de l’allant initial de ses ouailles. Ce que le technicien français a retrouvé en perdant Christophe Hérelle sur blessure et en tentant un coup multiple : sortie de Tameze, entrée d’Attal, réorganisation de ses pions offensifs. Nouveau changement de scénario instantané, puisque dans la foulée, Atal a poussé Mandanda à un arrêt réflexe sur un centre tir et les Niçois ont gratté un penalty généreux après une très légère faute d’Amavi sur Ganago, transformé en force par Cyprien (1-1, 66e). Piqué, Villas-Boas a alors une nouvelle fois répondu et de façon inattendue, soit en rangeant provisoirement son 4-3-3 pour dégainer un 4-4-2 avec un Valère Germain brillant, qui a chipé un penalty dans les pieds de Pelmard – que Payet a mis au fond (1-2, 72e) – et qui aurait même pu tripler la mise sans un sauvetage de Benítez. Surtout, l’OM a terminé la soirée avec des réponses défensives et, malgré le fait que Villas-Boas a encore un chantier ouvert sous les yeux, une confirmation : en Ligue 1, Nice semble condamné aux espoirs déchus face aux Marseillais, ce qui avait déjà été le cas la saison dernière. Ratcliffe peut se sécher et filer au pressing : l’apéro de bienvenu est terminé.

Sofoot

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