Euro 2020 : La France écartelée en Turquie.

Rien. Nada. Le vide. L’équipe de France s’est fait surprendre par la Turquie (2-0) dans le match au sommet de son groupe d’éliminatoires à l’Euro 2020, et repart avec aucun point et deux buts dans la besace. Aucune excuse : les Bleus sont tout simplement passés à côté de leur match.

On l’attend toujours. Qui ? Lui : le premier tir cadré de l’équipe de France. C’est probablement historique, mais l’on verra plus tard pour les statistiques et l’analyse. Tout juste peut-on modestement estimer qu’il est parfois bon de repartir d’une page blanche. À côté de ses pompes, l’équipe de France a manqué de tout pour poser le moindre problème à la Turquie. De tout, et plus encore. Les Bleus, qui n’avaient plus perdu de match en éliminatoire d’Euro depuis 2010 contre la Biélorussie, s’inclinent contre leur principal concurrent à la première place du groupe H. Comme des airs de déjà-vu, comme face à la Suède. Ce soir, c’est simple : à part Lloris, il n’y a rien à sauver.

Des hommes et des vieux

À 20h45 pourtant, on était juste heureux de retrouver des hommes. La tête au foot féminin, on avait presque oublié que oui, parfois, le début d’été coïncide avec le début des matchs qui comptent pour l’équipe de France masculine de football, le genre de ceux qui respirent l’air des Grands Chelems plutôt que des Masters 1000. Ainsi, ce soir au coup d’envoi, c’est sans N’Golo Kanté, mais avec Moussa Sissoko que Didier Deschamps lance ses troupes au filet, histoire de faire de la Turquie, deuxième du groupe H derrière les Bleus (mais avec autant de points), une aussi belle bouillasse que le pâté de Vondroušová dégusté par Ashleigh Barty sur le Chatrier à l’heure du goûter. Pourtant, ça part mal : les circuits de passes sont aussi bouchés que le milieu de terrain, mini-Istanbul en plus peuplé, et le trio offensif peine à faire la différence collectivement, Giroud préférant se cogner un genou dans la tempe.

Le jeu des Bleus est à vrai dire aussi affligeant que celui la Tchèque dans son premier set, et ceux-ci craquent d’ailleurs sur deux erreurs bêtes : un problème de marquage sur Ayhan après un coup franc à l’entrée de la surface (1-0, 30e), et un manque d’engagement aussi inquiétant que l’acné de Stan Wawrinka de la part de Varane, Pogba puis Digne sur Ünder au cours d’une action franchement anecdotique (2-0, 40e). Et encore, c’est sans mentionner les frappes ratées par Yılmaz (38e) et Demiral (44e). En plus, il n’y a même pas l’excuse du vent.

Jean-Michel apathie

Pas difficile de déterminer quand Didier Deschamps fait la gueule : il le dit. « On joue sur la pointe des pieds, que ce soit avec ou sans le ballon » , grommelle-t-il d’entrée de seconde période, remplaçant Digne, à la rue, par Mendy, puis Matuidi, invisible, par Coman. On aurait pu penser que les changements feraient autant de bien aux Bleus qu’une ondée pour Novak Djokovic, mais que nenni : la première frappe de la seconde période est pour l’héroïque Yılmaz, après une nouvelle perte de balle de Varane et Pavard (55e), avant que, dans la foulée, Lloris ne réalise un miracle devant le crâne de Karaman (56e). Ce n’est pas tant que la Turquie ait la palette de Dominic Thiem, non, simplement, ils défendent aussi bien que Rafael Nadal. La ligne de six alignée en phase défensive est imperméable, d’autant que Mbappé est abyssalement inefficace, et la France leur offre le reste.

sofoot

 

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