PSG : Comment Idrissa Gueye est devenu un offensif.
En trois mois, le milieu Sénégalais a marqué deux fois plus de buts qu’en deux saisons avec Paris. Décryptage d’une métamorphose.
Cette saison, au PSG, il faut regarder le classement des buteurs pour se rendre compte que, soit quelque chose ne tourne pas rond en attaque, soit que les milieux apportent plus que lors des précédents exercices.
Derrière Kylian Mbappé, Idrissa Gueye est le deuxième meilleur buteur parisien, à égalité avec Ander Herrera. Avec quatre buts toutes compétitions confondues, les deux milieux de terrain démarrent l’exercice 2021-2022 en totalisant déjà plus de buts que sur leurs deux premières années à Paris.
Comment expliquer ce bouleversement tactique et statistique pour le Sénégalais, alors qu’il avait à la base été présenté comme un numéro six lors de son recrutement ? Ce changement peut d’abord trouver sa source au cœur de l’été parisien.
Comme Hakimi ou Herrera, qui font partie des joueurs les plus performants de ce début de saison, Idrissa Gueye a pris part à l’exigeante préparation physique de Mauricio Pochettino dans son intégralité. Contrairement aux deux précédentes.
En 2019-2020, il était arrivé quelques jours avant la reprise de la L1 et n’était pas programmé pour jouer tous les trois jours. L’an passé, la saison avait elle était tronquée par la pandémie de Covid et Paris avait enchaîné le Final Four de la Ligue des champions et la reprise de la Ligue 1 après cinq mois sans jouer.
Désormais, la donne est tout autre. Avec Verratti devant la défense, comme il l’a précisé ce mardi en conférence de presse, Pochettino a fait de Gueye l’un des éléments incontournables de son onze.
“C’est un joueur important pour nous dans l’équilibre qu’il donne à l’équipe et encore plus maintenant qu’il marque des buts. Il est avec nous depuis le début de la préparation”.
“Cela nous permet d’avoir de la variété dans notre jeu”
Après la perte du titre de champion de France, le technicien parisien avait souligné en interne le besoin d’avoir des milieux plus offensifs et qui marquent des buts. C’est d’ailleurs aussi dans cette optique que le recrutement de Wijnaldum a été effectué. Après la rencontre contre Clermont, il avait encore mis en évidence l’importance de pouvoir amener du danger autrement que par le biais des attaquants. “C’est important qu’il n’y ait pas que les joueurs offensifs qui marquent et je suis content que ça vienne aussi de cette deuxième ligne. Cela nous permet d’avoir de la variété dans notre jeu”, soulignait l’ancien coach de Tottenham.
Ce dernier a-t-il demandé à son milieu de se projeter plus, d’apporter plus devant ? Interrogé sur le sujet, Pochettino n’a jamais vraiment répondu à cette question qui lui a été posée plusieurs fois. Toujours est-il que depuis le début de saison, le transfuge d’Everton prend part aux ateliers spécifiques réservés aux joueurs offensifs : des frappes aux coups de pieds arrêtés en passant par l’exploitation des espaces libérés par les appels des attaquants, entre autres.
Les statistiques, elles, confirment cette évolution. D’abord dans la présence du milieu de terrain dans les seize derniers mètres. Sur ses 28 matches de Ligue 1 en 2020-2021, il n’avait pris sa chance dans le seize derniers mètres qu’à cinq reprises contre trois en six rencontres depuis la reprise. Déjà.
Son taux de conversion est aussi excellent. Gueye a tenté sa chance neuf fois cette année pour quatre tirs cadrés et trois buts en L1. Soit un tiers de tentatives converties. En 2020-2021, il avait souvent pris sa chance de l’extérieur de la surface de réparation. Résultat : 19 frappes, 7 cadrées et deux buts. Et un ratio de conversion de 10,53%.
Reste à savoir si ces statistiques vont baisser quand les attaquants redeviendront des machines à marquer. Pour l’instant, Paris est en panne devant et peut déjà remercier Gueye, qui avait mis son équipe sur la bonne voie face à Manchester City.