Le psychodrame de l’Olympique lyonnais se poursuit. Quatre jours après avoir été éliminé par Rennes en demi-finale de la Coupe de France, l’OL a été renversé, à domicile, par la lanterne rouge du championnat.
En sept minutes, Dijon a pris les commandes d’un match parti sur un rythme effréné : Lyon a ouvert la marque dès la première minute, Martin Terrier profitant de la passivité de la défense dijonnaise.
Quelques secondes plus tard, au tour des faiblesses de la défense de l’OL d’être exposées, quand Wesley Saïd a égalisé après avoir donné le tournis à Denayer et Marcelo. Et cinq minutes plus tard, c’est à nouveau Marcelo, malheureux, qui a détourné dans ses propres cages une frappe cadrée de Saïd.
Lancés à la poursuite de Lille dans la course à la deuxième place, les joueurs de Bruno Genesio n’ont jamais réussi à emballer la rencontre. Incapables de renverser des Dijonnais qui n’avaient pas gagné depuis le mois de janvier, les Lyonnais n’ont rien pu faire pour donner satisfaction au clairsemé public du Stade des Lumières.
Le début de rencontre a d’ailleurs été marqué par des banderoles hostiles à l’entraîneur Bruno Genesio, dont la prolongation de contrat a été mise en suspens après l’élimination en coupe.
Contesté par une partie des supporteurs, le technicien pensait se voir proposer de prolonger l’aventure, mais le faux pas contre Rennes a poussé Jean-Michel Aulas à différer sa décision.
« Si on était en finale de Coupe de France – ce qui n’est plus le cas – et si on était sur le podium, alors j’aurais annoncé une prolongation de deux ans » avait expliqué le président de l’OL après la rencontre.
En seconde période, Dijon s’est même offert le luxe d’inscrire un troisième but pour enfoncer l’OL, quand le malchanceux Rafael a trompé son gardien, sur un centre en retrait presque anodin de l’inévitable Saïd. Les 26 tirs lyonnais n’auront pas suffi : l’Olympique lyonnais n’est pas parvenu à se sortir de la toile tissée par les joueurs d’Antoine Kombouaré.
En fin de rencontre, les sifflets hostiles sont tombés des tribunes du stade, alors que les supporters lyonnais applaudissaient ironiquement les Dijonnais pour mieux montrer leur mécontentement à leurs joueurs. « Ça fait très mal, a réagi Jean-Michel Aulas après le match.
Je pense que le public oublie très rapidement les matchs du début de saison, et les saisons qui ont été brillantes. Dans le concept que j’ai du sport, ce n’est pas acceptable d’être contre ses propres joueurs, et ça n’aide pas. »
Dijon n’avait inscrit que cinq buts en 2019, tous à domicile. La lanterne rouge de Ligue 1 qui remonte à la 18e place provisoirement en a donc inscrit trois sur la pelouse d’un Olympique lyonnais bien morose.
Bloqués à la troisième place du classement, les joueurs de Bruno Genesio laissent à Lille l’opportunité de prendre sept points d’avance sur eux. Au micro de Canal Plus, le président du club a usé de la méthode Coué pour tenter de rassurer : « C’est à la fin de la saison qu’on distribue les récompenses. Mon petit doigt me dit qu’on sera sur le podium en fin de saison. »
Le Monde