Les allemands au finish…
Il ne faut jamais titiller l’orgueil allemand. C’est sans doute ce que se sont dit les Néerlandais après leur défaite à domicile (2-3), dimanche lors des qualifications pour l’Euro-2020, après avoir chatouillé leurs voisins lors de leurs deux derniers duels.
Les Pays-Bas restaient sur un bilan positif face à la l’Allemagne, avec une victoire (3-0) en octobre, et un nul (2-2) en novembre en Ligue des nations.
Dimanche soir, les deux nations en pleine phase de reconstruction ont livré une partie intense et qui s’est jouée dans la dernière minute, sur un but de Nico Schulz (90e) qui est venu délivrer la Mannschaft.
Il faut croire que l’Arena, rebaptisée récemment “Johan Cruyff Arena”, est friande de spectacle et de fraîcheur. Car, outre un match d’une belle intensité, les spectateurs ont assisté à de beaux buts et une volonté de bien faire réciproque.
Ce que l’ont a surtout vu, ce sont des acteurs, jeunes, sans complexes et qui ont donné raison à leurs sélectionneurs respectifs: miser sur un changement de génération, même face à une critique féroce tant en Allemagne qu’aux Pays-Bas.
L’Allemagne a pris de l’avance au quart d’heure sur un but de la pépite de Manchester City, Leroy Sané (16e).
Et si les hommes de Ronald Koeman ont par deux fois (via Ryan Babbel) failli revenir au score, ce sont encore les hommes de Joachim Löw qui ont trouvé les filets adverses grâce à une frappe somptueuse du Munichois Serge Gnabry (34e). Plus qu’un but, une perle.
Peu après la pause, une frappe de Matthijs de Ligt est revenue donner espoir aux Néerlandais (1-2). Le capitaine de l’Ajax, de 19 ans à peine, a inscrit son premier but en équipe nationale.
Et un quart d’heure plus tard, c’est Memphis Depay, toujours bon en sélection, qui revenait à égalité (2-2), d’un geste technique dont il a le secret.
Des équipes remaniées
Sous la pression des mauvais résultats de ces derniers mois, puis par un choix personnel très controversé, le sélectionneur Joachim Löw a fini par démanteler son ossature de champions du monde 2014.
Du coup, de nombreux nouveaux noms ont fait leur apparition. Dimanche à Amsterdam, peu de fans néerlandais avaient entendu parler d’éléments tels que Joshua Kimmich, Timo Werner ou Niklas Süle, qui constituent pourtant la relève d’outre-Rhin.
“Ces jeunes ont du talent et du culot”, a assuré le sélectionneur néerlandais Ronald Koeman. “Nos deux équipes ont ceci de commun: faire émerger des jeunes tout en alignant les résultats”.
Pour les deux équipes, l’enjeu premier est certes de se qualifier pour l’Euro-2020. Personne n’imaginerait que l’une des deux premières places leur échappent dans un groupe qui compte aussi l’Irlande du Nord, l’Estonie et la Biélorussie.
Mais l’objectif va bien au-delà. Néerlandais et Allemands se doivent de redevenir des ogres de la scène européenne. Et c’est là que se situe le chantier le plus complexe.
Le résultat de ce dimanche incite à l’optimisme.
Certes, les défenses sont peu rassurantes. Mais beaucoup de nouveaux noms apparaissent. Et, dans les deux camps, ils ont du talent.