Coupe du monde Féminine : Pour l’Équipe de France, c’est le moment de briller, la marche à ne pas louper
L’Équipe de France plonge dans le grand bain, ce soir face à la Corée du Sud, pour le match d’ouverture de leur Mondial à la maison. La gestion de la pression sera essentielle.
« Le moment de briller ». Le slogan de la Coupe du monde féminine 2019 suffirait presque, à lui tout seul, à flanquer un coup de pression aux joueuses de l’équipe de France. Ce soir, devant 47 000 spectateurs au Parc des Princes, en prime-time sur TF1, elles vont vivre leur « moment », celui auquel elles n’avaient jusqu’ici pas eu droit.
Les garçons l’ont expérimenté en 1998 et en 2016 : jouer un match d’ouverture du Mondial ou de l’Euro chez soi n’est jamais évident. Encore plus pour les filles, pas habituées à de telles enceintes, de telles affluences. De telles attentes. « Chacune vivra ce premier match comme elle aura décidé de le vivre », dit Corinne Diacre.
« On en a discuté avec les garçons, complète sa capitaine Amandine Henry.Je ne pense pas que ce soit une difficulté. Je pense que c’est une énergie positive. Un rêve. » La milieu de terrain lyonnaise le vit sereinement. Ce ne sera peut-être pas le cas de toutes ses coéquipières, conscientes de ce qui pèse sur leurs épaules. Des enjeux pour le football et le sport féminin de manière générale.
« On est prêtes »
Mais avant de penser héritage, visibilité et amélioration des conditions, il y a le terrain. Celui-là, Corinne Diacre ne l’oublie pas. « On est prêtes », a-t-elle assuré hier, lors d’une conférence de presse où elle s’est montrée bien plus détendue que ces dernières semaines.
Les dés sont jetés, c’est peut-être ce qui change la donne. Les bonnes nouvelles venant de l’infirmerie aident certainement aussi : « Les 23 joueuses sont aptes à 100%. Il n’y a pas de problème, tout est rentré dans l’ordre. »Les cadres Amandine Henry, Eugénie Le Sommer et Amel Majri, récemment gênées par des pépins, devraient jouer ce soir face à la Corée du Sud. La légère entorse du genou de Griedge Mbock est, elle aussi, soignée.
Qu’est-ce qui pourrait empêcher l’équipe de France, jusqu’ici jamais au rendez-vous des grandes compétitions, de remporter sa Coupe du monde à la maison ? Manquer d’efficacité offensive, le péché récurrent de cette sélection. Plier devant l’Allemagne ou les États-Unis. Se laisser inhiber par l’événement.
On en revient souvent là. Depuis le début de leur préparation, au fil des conférences de presse toujours plus garnies, la question reste la même pour les Bleues. Vont-elles résister à la pression ? La transformer en quelque chose de positif, comme leur a préconisé le président Emmanuel Macron ?
Elles seules ont la réponse. « Il y a plein de choses que je peux anticiper. Mais ça, malheureusement, je ne peux pas être dans la tête de mes 23 joueuses, martèle Corinne Diacre.L’idée, c’est de ne pas être dans l’émotion. L’idée, c’est d’être à 21 h dans la performance. On sera dans l’émotion à 23 h, si on doit l’être. »
Sans sa « baguette magique », qu’elle a « commandée, mais Noël est un petit peu tard par rapport à la Coupe du monde », la sélectionneuse et ses 23 joueuses démarrent ce soir la quête, jusqu’ici toujours vaine, d’un titre pour l’équipe de France féminine. Mais cette fois-ci, elles ne marcheront plus seules.
Ouest France