Bundesliga : Dortmund écrase le Schalke 04 de Salif Sanè
Rapidement mis sur orbite par Erling Håland, le Borussia Dortmund a soigné son arrivée dans le monde d’après en démolissant Schalke 04 (4-0) au terme d’un derby de la Ruhr aussi étrange qu’historique. Revoilà les hommes de Favre à un point du Bayern.
Une ambiance de folie, une vraie. Bienvenue en mai 2020, ici le nouveau monde, un univers où les entraîneurs parlent derrière des masques, où les remplaçants sont éloignés les uns des autres, où les joueurs hurlent dans un stade vide et où un derby de la Ruhr prend donc la forme d’un match de reprise anonyme. Voilà plus de deux mois qu’aucun match de Bundesliga n’avait été joué et cela ne pouvait se faire sans conséquence. La première : on a vu samedi une rencontre sans trop d’intensité, hachée par un gros nombre de fautes et jouée par des joueurs craintifs. La seconde : dans un tel contexte, c’est souvent par des exploits individuels que la décision bascule. Résultat, c’est sur un petit miracle que ce Dortmund-Schalke s’est excité. Le match a ainsi commencé à la vingt-neuvième minute.
Avant : rien, ou pas grand-chose, si ce n’est une micro-occasion pour Håland en début de partie et une demi-volée envoyée par l’attaquant norvégien dans le petit filet de Schubert, portier d’un Schalke 04 qui restait sur quatre nuls et trois défaites lors de ses sept dernières sorties en Bundesliga. Après : la gâchette du Borussia Dortmund a profité d’une belle inspiration de Brandt et d’un bon centre de Thorgan Hazard, titulaire surprise après la blessure à l’échauffement du jeune Giovanni Reyna, pour ouvrir le score. Là, la rencontre a commencé à tourner, à s’emballer en douceur, Schalke peinant rapidement à répondre aux quelques combinaisons du BvB et à la libération des esprits locaux. Verdict : invaincu à Dortmund en championnat depuis novembre 2015, Schalke est logiquement sorti de son confinement en ramassant des coups (4-0). À huis clos, évidemment.
Comment l’expliquer ? Assez simplement par le fait que les hommes de David Wagner n’ont pas réussi à tenir dans la longueur – ce qui est assez logique après deux mois sans match – leur bon pressing, base de leur approche. Partant, le Borussia, attentiste en début de rencontre, a progressivement pu sortir plus facilement les ballons et a commencé à déclencher quelques vagues sur les côtés, notamment sur le droit, où Achraf Hakimi a avalé des kilomètres et d’où il a pu trouver Guerreiro, d’abord maladroit quelques minutes après l’ouverture du score de Håland. Pas de panique, dix minutes plus tard, lancé par Brandt couloir gauche, le Portugais a pu se racheter et doubler la mise d’une frappe sèche petit filet opposé, conséquence directe d’une sale relance de Schubert. Mené à la pause, Schalke, qui a aussi perdu un Todibo blessé sur une intervention devant Hakimi, a alors cherché à éviter la rouste et à se rebiffer. Changement de système, deux nouveaux entrants côté Wagner, et alors ? À une petite frappe d’Harit, le BvB a répondu avec autorité : Delaney stoppe Caligiuri dans le camp de Dortmund, Brandt part en contre, trouve un relais avec Håland et va ensuite parfaitement gérer un deux-contre-un avec Hazard pour faire de nouveau exploser les filets de Schuber
Dortmund fait facilement vriller Schalke, en l’attirant aux abords de sa surface avant de le mitrailler en contre grâce à l’intelligence de Brandt, aux bons appels d’Håland et aux changements de rythme d’Hazard. Cette rentrée est une boucherie, et le quatrième but local est une merveille, entre la bonne fixation de Brandt, la superbe remise d’Håland et la finition parfaite de Raphaël Guerreiro. Le Borussia a ramené tous les ingrédients sur la table : créativité, solidité, des prises de risque à gogo… Et Schalke ramasse alors que Delaney crise au moment où un assistant du BvB lui tend un masque. Petite ombre au tableau : la sortie sur blessure de Thorgan Hazard, touché à un mollet, remplacé par la dynamite Jadon Sancho en fin de match. Burgstaller baisse la tête et Harit souffle de dépit. Oui les gars : la reprise, c’est aussi le retour des baffes.