Avec Messi, quel système pour le PSG?
Avec la «Pulga», le PSG incorpore une immense dose de talent à son effectif. À Mauricio Pochettino, maintenant, de trouver le bon équilibre.
Il y eut les «Galactiques» du Real Madrid au début des années 2000 et, plus récemment, la «MSN» du Barça (Messi – Suarez – Neymar) ou la «BBC» des Merengue (Bale – Benzema – Cristiano Ronaldo). Il y aura désormais une association composée de Kylian Mbappé, Neymar et Lionel Messi au PSG. Celle-ci a tout pour marquer l’histoire.
On ne sait pas encore comment elle sera baptisée («MNM»? «NMM»? «MMN»?), mais on a déjà une petite idée des dégâts qu’elle pourrait causer. Avec Neymar et Mbappé, le club français reste sur une finale et une demi-finale de Ligue des champions. Alors en ajoutant le sextuple Ballon d’Or, aux 672 buts et 305 passes décisives en 778 matches avec Barcelone, qui sait quelles cimes il peut atteindre?
Si ce trio exalte les rêves de grandeur du PSG, il ne les réalisera pas à lui seul. Le football de haut niveau, bien qu’il soit magnifié par le talent individuel, est avant tout histoire de collectif. La tâche de Mauricio Pochettino consistera donc à maximiser le potentiel offensif quasi illimité de son trio de tête, tout en assurant l’équilibre global de son équipe. Pour l’heure, plusieurs possibilités se dégagent sur le papier.
3-4-3
À première vue, cette option présente de nombreux avantages. Tout d’abord, elle laisserait une grande liberté de mouvement à Messi et Neymar dans l’axe. L’Argentin et le Brésilien, deux dépositaires de jeu, aiment dézoner et se balader entre les lignes. Leurs décrochages offriraient le champ libre dans les couloirs à Bernat et Hakimi, deux latéraux à vocation offensive (notamment le Marocain, l’une des références en la matière).
Ce système permettrait aussi de ne pas faire d’arbitrage en défense centrale entre Marquinhos, Kimpembe et Ramos. Et de conserver, ainsi, un impressionnant alliage mêlant solidité physique, anticipation, qualité de relance et menace sur coups de pied arrêtés.
3-5-2
Une variante du 3-4-3, avec des points forts globalement similaires. Tout dépendrait alors de l’animation du trio offensif.
4-4-2 à plat
Une configuration résolument offensive, qu’on pourrait voir à l’œuvre face à des blocs très bas, notamment en Ligue 1. L’axe du terrain serait animé par les décrochages de Messi ainsi que les dézonages de Neymar et Di Maria, pendant que Mbappé attaquerait la profondeur. Point non négligeable: le 4-4-2 et sa variante, le 4-2-3-1, sont deux schémas appréciés par Mauricio Pochettino.
Se pose, toutefois, la question de la vulnérabilité défensive. Messi, Mbappé et Neymar font souvent preuve de laxisme dans le repli, même si le dernier nommé s’y est parfois attelé vigoureusement en Ligue des champions. En cas de contre, la défense parisienne pourrait donc très vite se retrouver exposée, surtout si Bernat et/ou Hakimi se projette(nt) haut.
4-4-2 en losange
Encore un système qui conviendrait à Bernat et Hakimi. Le 4-4-2 en losange responsabilise les latéraux, chargés d’animer les ailes, pendant que l’entrejeu est densifié. Mais c’est aussi exigeant pour les milieux relayeurs, dont le rôle en phase défensive est primordial: à eux de couvrir les espaces sur les côtés. Ce qui, sans un coulissement collectif et compact, peut ouvrir des intervalles au milieu.
Et, sans implication du trio d’attaque à la perte de balle, le danger est réel pour l’équilibre de l’équipe. Toutefois, le 4-4-2 en losange offre des circuits de passe intéressants, notamment par la création de triangles qui facilitent la maîtrise de la possession et le positionnement proche des joueurs axiaux. De quoi favoriser les combinaisons entre Neymar, Mbappé et Messi.
4-3-3
Avant Paris, le Barça et le Real Madrid ont réussi à trouver un équilibre autour d’un trio de stars offensives. Point commun, les deux clubs ont été champions d’Europe dans un 4-3-3 (en 2014, 2016, 2017 et 2018 pour les Merengue, en 2015 pour les Blaugrana). Di Maria occupait d’ailleurs le poste de relayeur gauche lors du sacre du Real Madrid en 2014. Tout comme Wijnaldum avec Liverpool en 2018, derrière Salah, Firmino et Mané. Deux joueurs qui connaissent donc déjà la marche à suivre.
Ce système permet une bonne maîtrise de l’espace. D’autant que la propension de Bernat et Hakimi à grimper dans leur couloir invite naturellement Messi et Neymar à revenir à l’intérieur. À la perte du ballon, le 4-3-3 est adapté pour un contre-pressing efficace, en bloc. Le PSG en aura besoin pour récupérer le cuir haut et, ainsi, ne pas souffrir du repli défaillant de son trio de devant