Supérieure techniquement, mieux armée défensivement, l’Inter a dominé le Milan, étouffé en seconde période et globalement trop limité pour faire jeu égal avec ces Nerazzurri-là.
Difficile de savoir jusqu’à quelle hauteur cette Inter-là est capable d’aller. Ce qui est sûr, c’est qu’elle n’a pas encore atteint la limite de sa voûte céleste. Tout en haut, dans une galaxie lointaine, très lointaine, il y a la Juventus, et les hommes d’Antonio Conte vont avoir envie de tracer leur propre chemin stellaire, pour peut-être un jour revenir dans le même univers que cette Vieille Dame-là. Une épopée cosmique qui passe par des succès maîtrisés, pleinement convaincants dans le contenu, comme celui que l’Inter a construit ce samedi, face à un Milan trop souvent impuissant.
2019, l’odyssée de Milan
Chic, nous y voilà déjà. Un derby de Milan, c’est toujours un match capable d’allumer des étoiles dans les yeux des tifosi, y compris ceux des plus blasés. Même si l’AC Milan préfère d’abord commencer l’affaire en douceur, en tentant d’aspirer façon trou noir les quelques éclaircies offensives d’une Inter plus entreprenante. Les Interisti ont tout de suite envie de faire décoller le match au-dessus de la stratosphère, mais les quinze premières minutes de la rencontre évoquent plutôt le vide spatial en matière d’occasions. Pas grave, tout se décante heureusement ensuite, D’Ambrosio trouvant notamment le poteau après une action collective de toute beauté, initiée par un Stefano Sensi galactique depuis le début de la saison.
De fait, la navette spatiale interista a atteint son rythme de croisière, et Lukaku, bien lancé dans les seize mètres, s’en va taquiner les gants de Donnnarumma. D’Ambrosio, encore lui, défie ensuite la gravité terrestre, en signant un retourné fou, à la suite d’un coup franc des siens. Mais Donnnarumma a décidément des propulseurs aux fesses, et détourne sa tentative. Privé d’oxygène, Milan allume enfin ses réacteurs, fait monter d’un cran Conti et Rodríguez et met les gaz dans le sillage de Suso, qui se décide à assumer les commandes du vaisseau rossonero. Le numéro 8 lombard manque même d’ouvrir le score à la suite d’une échappée fantastique de 40 mètres, mais son tir est dévié in extremis par un tacle salvateur d’Asamoah.
Lukaku, space cow-boy
Tout cela est bien joli, mais on attend encore le premier big bang, ce but qui va achever de mettre en branle le micro univers milanais. Une explosion qui ne tarde pas à arriver. Brozović, servi par Sensi, s’en va allumer une torpille à ras de terre détournée par la défense rossonera, qui trompe malencontreusement Donnnarumma. Salement touché, Milan perd de l’altitude, et le second acte se transforme en guerre des étoiles beaucoup plus déséquilibrée, où les Nerazzurri achèvent de démontrer la supériorité de leur armement. Asamoah passe la vitesse lumière sur son couloir gauche, Godín, monstrueux dans l’axe, ne laisse plus filer la moindre particule de matière, et l’Inter double logiquement la mise par Lukaku, qui place un coup de tronche parfait, à la suite d’un service subtil de Barella dans la surface. De quoi achever avec la manière le plan de vol jusqu’ici impeccable de l’Inter; après quatre journées de Série A, ls Intéristes urvolnt le championnat , avec autant e victoires en poche que de matchs joués.