Senefootball est allé à la rencontre de Malick Dione dit Blindè , international sénégalais et meilleur buteur du championnat national en 1998. Il a été meilleur buteur aussi du championnat koweitien pendant 3 saisons successives. Il a aussi fait les beaux jours du club Saoudien Al Shabab et le club Gharafa dans l’émirat du Qatar.
Détenteur d’une Licence A de l’AFC, Blindè s’est exprimé sur la coupe d’Afrique des nations de foot ball.
Quels enseignements tirez vous de ce premier tour qui vient de se terminer?
C’est un premier tour avec pas mal de matchs très engagés physiquement. Je note tout simplement que sur la première journée, les équipes ne se sont pas libérées dûs certainement à des calculs. Comme vous le savez perdre votre premier match complique les choses sportivement mais aussi psychologiquement pour les joueurs, l’encadrement et les supporters.
Ou se situe le niveau du foot ball Africain actuellement ?
Il peut être comparé à la Copa. C’est un foot ball très physique avec beaucoup de joueurs forts techniquement . Une discipline tactique se met en place surtout du côté Africain. Les Sud Américains ont déjà réglé ce problème depuis fort longtemps et certaines équipes sont aujourd’hui les meilleures au monde.
Le foot ball Européen et Asiatique sont basés sur une discipline tactique ou la liberté d’expression est très souvent restreinte. Ce sont des sélections très organisées avec de grands techniciens aux manœuvres.
Comment jugez vous la prestation des lions du Sénégal dans cette première partie de la compétition?
Très satisfait pour le moment. L’Objectif était de se qualifier au second tour pour continuer sur l’objectif principal. Le match contre les fennecs d’Algérie est très révélateur. Malgré la défaite, j’ai observé une équipe sénégalaise très volontaire qui a refusé de s’incliner. Les Algériens aussi étaient dans un grand jour et surtout aussi très bien organisés.
Le Coaching d’Aliou Cissé sur ce match à fait défaut mais nous savons tous qu’Aliou est pas expérimenté. Il a été parachuté à la tête de la sélection sur une revendication populaire. Toute fois les résultats parlent en sa faveur et nous ne pouvons que priez pour qu’il réussisse à bien sa mission. C’est la fierté de tous les sénégalais.
Souvent le mental est soulevé quand on parle des lions …
Le mental c’est surtout les dirigeants qui ont ce problème.Les joueurs ont l’habitude de jouer des matchs de très haut niveau et sont souvent confrontés à des pressions énormes qu’ils arrivent tout de même à dépasser. Ils ont le mental. Avec les conditions difficiles au Sénégal, le joueur qui n’est pas fort mentalement ne sortira jamais du pays.
Suivez vous toujours le championnat national du Sénégal?
Bien évidemment. Je suis un produit de ce football. Avec les réseaux sociaux maintenant , il est plus aisé de suivre le championnat même en étant loin du pays. Je trouve que nous avons de bons joueurs locaux et j’ai placé 5 pensionnaires de ce championnat dans des clubs en Kuwait . Ils ont tous réussi leurs intégrations et ça se passe très bien pour eux.
Le seul problème est le manque de vision de nos dirigeants et aussi l’Etat qui n’aide pas les clubs comme ça se fait dans d’autres pays. Le foot ball et le sport en général sont des vecteurs de création d’emploi et une économie réelle . Je reviens sur la sélection. Je comprends pas pourquoi aucun joueur local ne figure dans les listes d’Aliou Cissé. C’ est aussi au contact des joueurs aguerris qu’ils progressent. Au temps d’Amsata Fall, des locaux étaient systématiquement convoqués aux stages de préparations. Ils progressent et font aussi évoluer le championnat national . Il faut repenser vraiment notre modèle de fonctionnement. C’est trop facile de regarder les championnats européens en étant calfeutré dans une chambre d’hôtel à Paris ou à Londres.
Qu’est ce qui manque aux clubs sénégalais pour titiller les grands d’Afrique?
C’est tout juste une vision et une organisation. La Jeanne d’Arc de feu Oumar Seck avait réussi à compter en Afrique. Certaines équipes sénégalaises se trompent de chemin et il serait bien pour tous les composants de notre foot ball s’associent pour “refaire” si besoin les états généraux de nos clubs.
L’autre problème de notre foot ball est le directeur technique Mayacine Mar. Cette direction existe pas .Les stages de formations sont opaques. Personne n’est au courant de l’existence des formations. C’est tout juste un clan qui s’est approprié notre foot ball depuis presque deux décennies..
Revenons à la can. Voyez vous les lions finir champion d’Afrique?
C’est le moment ou jamais. Tous les signaux sont verts. Il reste à Aliou Cissé d’être intuitif .Nous avons une belle équipe, de très bons joueurs avec une fédération expérimentée. C’est l’occasion aussi de saluer de passage le président de la fédération sénégalaise de foot ball Mr Augustin Senghor qui fait un travail remarquable depuis quelques années.
Votre dernier mot Blin
S’extirper de Mayacine Mar, rebâtir nos modèles de clubs et gagner des trophées en Afrique. Nous sommes un pays de foot balleur et il faut inverser les choses. Nous devons devenir un pays de foot ball. Merci à toi Papin de me donner l’opportunité de parler du foot ball de mon pays.