L’ascenseur de la montée pour les grenats partenaires de Génération Foot.
Le FC Metz va retrouver l’élite cet été après une saison en Ligue 2 que le club mosellan a survolée malgré l’absence de son entraîneur Frédéric Antonetti, retourné au chevet de sa compagne gravement malade depuis décembre.
Lanterne rouge de L1 de la quatrième à la dernière journée lors de la saison passée, Metz a connu cette année la même constance à l’étage en dessous mais… à la première place, qu’il occupe sans partage depuis début août.
Billet retour
Les Grenats ont obtenu leur billet vendredi en s’imposant sur la pelouse du Red Star (2-1), trois jours après avoir manqué une première occasion à domicile face à Grenoble (1-1), ce qui avait provoqué des sifflets d’une partie du public. « Certains étaient peut-être déçus, mais moi je n’ai rien à reprocher à mes joueurs, on a fait de bonnes choses et on a eu des occasions », a souligné jeudi l’entraîneur adjoint Vincent Hognon. « Quand on montera, ce sera un autre scénario, tout le monde sera content et ce sera oublié », a ajouté jeudi le milieu Marvin Gakpa.
La première raison du succès messin est le mercato estival réalisé par les dirigeants lorrains, qui ont d’abord recruté l’expérimenté technicien corse, libre, dès le mois de mai, ce qui lui a permis de construire sereinement son effectif. Avec plus de vingt départs pour une quinzaine d’arrivées, l’été 2018 a été animé sur les bords de la Moselle.
« La principale réussite, c’est le recrutement d’une part, mais aussi le travail de Philippe Gaillot (le directeur sportif) et du président Bernard Serin, qui ont su bâtir un staff, un collectif. L’arrivée de Frédéric Antonetti a fait beaucoup, c’est quelqu’un d’influent. Il a su ramener les joueurs qu’il fallait. Je pense que c’est le meilleur recrutement du FC Metz », juge le gardien Alexandre Oukidja, qui a connu une montée en L1 avec Strasbourg en 2017.
Fonctionnement atypique
« Le club a su trouver les ressources pour rebondir. Le groupe a beaucoup changé, il fallait repartir sur une nouvelle dynamique. Il y a aussi l’arrivée d’un nouveau coach. Cela s’est bien enclenché, l’état d’esprit a été meilleur, et sur le terrain, les résultats ont suivi », explique le capitaine Renaud Cohade, un des rares rescapés du mercato estival 2018.
La réussite du club lorrain est d’autant plus remarquable que son fonctionnement est atypique depuis décembre. Pour épauler sa compagne gravement malade, Frédéric Antonetti est en effet retourné en Corse et ce sont ses adjoints, Vincent Hognon et Jean-Marie de Zerbi, qui assurent le quotidien à Metz. « Vincent et Jean-Marie sont là pour faire marcher le groupe mais il ne faut pas oublier que le coach Antonetti les a tous les jours au téléphone. Nous ne le voyons pas physiquement, mais il est quand même là, il fait partie du travail de Vincent et Jean-Marie », souligne Oukidja.
« Ça a été très compliqué, et malgré un match très difficile, notamment en première période, on a su trouver les ressources pour l’emporter. J’ai eu Frédéric (Antonetti) au téléphone, il m’a félicité, je l’ai félicité. Maintenant, on a le titre de champion à aller chercher ! On en a envie et le groupe est déterminé », a réagi Vincent Hognon après la rencontre. Ancien joueur et entraîneur du grand rival, Nancy, il a renforcé le staff en août à la demande d’Antonetti. Et depuis quatre mois, il fait office d’entraîneur N.1, assurant notamment les conférences de presse.
Titre de champion
Maintenant que le retour en L1 est officiel, les Mosellans n’ont aucunement l’intention de se relâcher et veulent absolument décrocher le titre de champion de L2, le 4e de l’histoire du club après 1935, 2007 et 2014. « Quand on est un compétiteur et qu’on commence un championnat, on pense au titre. Personnellement, si on ne le décroche pas, ce sera un échec parce qu’un titre, c’est quelque chose qu’on n’oublie pas, qui reste gravé », conclut Oukidja.
Pour la saison prochaine, l’incertitude demeure quant à la situation de Frédéric Antonetti. Contactés par l’AFP, ni l’entraîneur ni les dirigeants messins n’ont en effet souhaité évoquer ce sujet. Pourtant, il faudra bien le faire assez rapidement afin de préparer sereinement le retour dans l’élite et ne pas reproduire les erreurs du passé qui ont souvent conduit Metz à réaliser l’ascenseur.