Ligue 1 : Lyon dans le doute avant l’Europe, Lille se rassure à domicile .

Soccer Football - Ligue 1 - Amiens SC v Olympique Lyonnais - Stade de la Licorne, Amiens, France - September 13, 2019 Olympique Lyonnais' Moussa Dembele in action REUTERS/Gonzalo Fuentes

A quatre jours du début de la Ligue des champions, Lyon s’est plongé dans le doute en concédant le nul contre Amiens (2-2) alors que Lille a battu difficilement Angers (2-1).

À quatre jours de découvrir la C 1 à Amsterdam, les jeunes Lillois ont battu Angers sur un score serré qui ne reflète pas leur match : ils ont par séquences retrouvé leur style de la saison passée.

L’ Ajax Amsterdam n’a plus De Ligt, ni De Jong, ni quelques autres, mais l’affaire tourne encore, on le vérifiera mardi soir. À Lille, c’est un peu la même chose, on se régénère : Nicolas Pépé est parti, Thiago Mendes aussi, pour citer les deux joueurs les plus emblématiques.

Mais les vertus de la pétillante équipe de Christophe Galtier n’ont pas disparu pour autant. Pour schématiser, le LOSC a toujours des attaquants qui courent beaucoup. Et surtout qui courent vite. Seuls quelques noms ont changé derrière les maillots et tout cela s’est bien mis en musique vendredi soir contre Angers (2-1).

Le score serré ne reflète pas l’histoire de cette rencontre, complètement dominée par Lille. Et ce sont donc Osimhen, arrivé cet été, et Luiz Araujo, abonné au banc la saison dernière, qui ont pris le plus de lumière.

Ces deux-là n’ont rien à voir avec la fameuse BIP-BIP (1), c’est plutôt la OLA (2) et cela tombe bien puisqu’ils ont fait plusieurs fois se lever le stade Pierre-Mauroy vendredi.

L’attaquant nigérian, vingt ans, a du feu dans les jambes, sa spontanéité surprend ses adversaires et sa vitesse met au supplice les défenseurs. Il a manqué face au SCO son cinquième but en cinq journées (1-0, 39e), il n’est plus une surprise et ses qualités sont annonciatrices d’une grande saison.

L’ailier brésilien, lui, est vif, gaucher exclusif et tellement imprévisible qu’il a marqué du pied droit, vendredi (2-0, 53e). Pas sûr, en revanche, qu’André Onana, le gardien de l’Ajax, soit aussi conciliant avec les attaquants lillois que Ludovic Butelle.

Le gardien angevin digère mal les voyages cette saison (voir page 9) et c’est son énorme faute de main sur une frappe anodine de Jonathan Bamba, reprise par Osimhen, qui a mis le LOSC sur la voie du succès et de la confiance.

« Par manque d’expérience, on s’est un peu oubliés » Christophe Galtier, l’entraîneur de Lille

« On voulait gagner avant ce premier match en Ligue des champions, a réagi Jérémy Pied. C’est fait, c’est une bonne chose. On est une équipe jeune mais l’expérience doit venir très rapidement. »

Contre Angers, Galtier avait choisi d’installer l’ex-Lyonnais au poste de latéral droit à la place de Zeki Celik, qui avait joué samedi dernier et mardi deux matches entiers avec sa sélection.

Vendredi matin, le Turc est allé voir son entraîneur avec ces mots-là : « Je ne peux pas, je suis trop fatigué. »

Pas sûr que les Lillois soient nombreux à tenir le même discours mardi après leur petit-déjeuner. L’Ajax est désormais dans toutes les têtes et Galtier se trouve même à Amsterdam, samedi, pour observer les Hollandais contre Heerenveen en Championnat (18 h 30).

« On peut se concentrer sur la Ligue des champions maintenant, assume José Fonte. On a fait une très bonne performance contre Angers même si c’est dommage de prendre ce but… » Le défenseur portugais sait de quoi il parle, il était aux premières loges : c’est lui que Bahoken a doublé dans la surface pour réduire la marque (2-1, 87e).

Galtier aurait donc peut-être été inspiré de le mettre au repos, comme il l’a un temps envisagé ces dernières heures. « Je pense que si on fait la même fin de match en menant 2-0 mardi à Amsterdam, on perd, a prévenu le coach nordiste. À la 86e minute, le match doit être fini. Par manque d’expérience, on s’est un peu oubliés, on s’est endormis, et on a été sanctionnés. »

Le technicien en a parlé avec ses joueurs dans le vestiaire, car il sait leur dire ce qu’ils ont à améliorer, même si, vendredi, il a retrouvé, par séquences, le LOSC de la saison passée : de l’agressivité, du pressing, une certaine virtuosité dans les transitions et beaucoup de mouvement devant. « Je suis à la recherche de cette intensité, de ce jeu vers l’avant, a-t-il reconnu, satisfait. Dès qu’on a cinq minutes, on travaille sur ça.

Maintenant, il faudra aussi l’appliquer et être performants à l’extérieur. » Le LOSC n’a plus gagné ailleurs qu’à Pierre-Mauroy depuis fin mars (à Nantes, 3-2, le 31 mars). Mardi, le moment serait bien choisi pour briser la série.

 

 

L’OL a de nouveau manqué sa seconde période et laissé revenir Amiens dans le temps additionnel. Un troisième couac d’affilée et une incapacité à réagir qui inquiète.

Il y avait sans doute meilleur moyen, pour lancer l’énorme semaine qui arrive, que de ne pas gagner à Amiens. C’est la première fois, L1 et coupes confondues, que l’OL ne s’impose pas contre l’équipe picarde en sept confrontations depuis que l’ASC a réintégré l’élite. Et ce nul (2-2), les Lyonnais l’ont autant offert que leur adversaire est venu le chercher.

 

À la pause, vendredi, la différence était pourtant aussi flagrante que d’habitude. Même avec Memphis Depay sur le banc, malgré les suspensions de Youssouf Koné et Thiago Mendes, en dépit du forfait sur blessure (pied) de Jason Denayer, l’équipe de Sylvinho dépassait d’une tête celle de Luka Elsner. Un doublé de Moussa Dembélé, après un festival de Reine-Adélaide (9e) et sur un centre parfait de Bertrand Traoré (34e), avait traduit cette supériorité évidente. Seule la maladresse de Martin Terrier (26e, 29e) ou d’Houssem Aouar (27e) avait préservé un suspense qui semblait assez relatif à la pause.

Et puis, comme à Montpellier lors de la troisième journée (0-1) et face à Bordeaux lors de la quatrième journée (1-1), l’OL s’est perdu en seconde période. Une chute de tension affolante : passée une belle frappe de Terrier sur une action où Dembélé avait empoisonné la vie de la défense amiénoise pour la dernière fois de la soirée (52e), il ne s’est plus rien passé. Lyon a reculé, Lyon a subi, Lyon n’a pas réagi. Et dans le temps additionnel Christophe Jallet, qui avait déjà ouvert le score sur coup franc (7e), a offert, de la tête, le but égalisateur à un autre ancien Lyonnais, Mathieu Bodmer. Comme la saison passée (2-2 à Caen), l’OL abordera la Ligue des champions, mardi contre le Zénith Saint-Pétersbourg, lesté d’un résultat qui inquiète. Mais il inquiète plutôt moins que la manière.

Depay n’est pas sorti du banc

« Je répète ce que j’ai déjà dit : on est payés pour jouer des matches de 90 minutes, pas pour 50 ou 60, minutes, a martelé Sylvinho. À Montpellier ça avait déjà été le cas, contre Bordeaux aussi et encore aujourd’hui (vendredi). C’est une question de mentalité. On le paie cher, parce qu’on aurait pu mener 3-1 à la mi-temps, mais ce n’est pas une excuse. » À Montpellier comme face à Bordeaux, Lyon avait fini à dix. C’était un élément d’explication. Cette fois, l’OL a été secoué à onze contre onze par une équipe dont les intentions joueuses n’ont pas varié. Du début à la fin, Amiens a cherché à construire proprement. Il a été sur un fil pendant une période puis largement dominateur.

Et son entraîneur a eu un coaching agressif et payant, malgré la sortie sur blessure de Konaté en première période. Sylvinho, lui, s’est contenté de faire du poste pour poste. « Nos changements ont été commandés par les blessures ou la fatigue, s’est justifié l’entraîneur brésilien. Marcelo avait des crampes, Martin Terrier était fatigué et Jeff (Reine-Adélaïde) était sous la menace d’un deuxième carton jaune. Après les deux expulsions des journées précédentes, je ne voulais pas prendre le risque d’une troisième expulsion. On n’a pas fait les changements qu’on aurait voulu faire. »

Memphis Depay, meilleur buteur lyonnais avant la rencontre (4 buts en L1), n’est pas sorti du banc. Aucun des entrants (Solet, Jean Lucas, Cornet) n’a infléchi le rapport de force, au contraire. Et les Lyonnais, après avoir démarré la saison en trombe (deux victoires et neuf buts), restent sur trois prestations inquiétantes qui leur ont rapporté deux points, sur neuf possibles. Vendredi, même le doublé de Moussa Dembélé n’a pas déridé Sylvinho : « Tous nos joueurs ont été très bons en première période, lui aussi. Durant la seconde, personne n’a bien joué. »

Il y a un an pile, Bruno Genesio avait piqué sa première grosse colère de la saison, à l’issue d’une prestation insipide de bout en bout de son équipe, à Caen (2-2). Elle avait réagi avec le talent que l’on sait, à Manchester City (2-1), quatre jours plus tard. Vendredi Sylvinho est resté aussi placide que possible, mais il se trouve face à la même problématique que son prédécesseur : alors que le Zénith Saint-Pétersbourg et le Paris-SG sont annoncés la semaine prochaine au Groupama Stadium, l’OL fait plus peur à ses supporters qu’à ses adversaires.

L’EQUIPE

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