C’était le 3 juin 2022. Voilà tout juste un an. Mais ça apparaît bien loin aujourd’hui à l’aune des récents événements. Ngolo Kanté et Karim Benzema
étaient alors associés pour la 7e fois chez les Bleus à l’occasion d’une défaite sans saveur face au Danemark en Ligue des nations (1-2). On ne le savait pas encore, mais on assistait à leur ultime apparition conjointe en équipe de France. Quelques mois plus tard, le 19 décembre exactement, le Ballon d’or 2022 annonçait sa retraite internationale, quand le petit milieu de terrain, plombé par les blessures, avait déjà déserté les terrains, son espace d’expression préféré. Par un rebond inattendu, les deux hommes vont renouer le fil de leur brève histoire commune à des milliers de kilomètres de l’enceinte dyonisienne. Plus précisément dans la ville de Djeddah,fief de AL- Ittihad vainqueur du dernier championnat saoudien devant Al-Nassr, où le second doit rejoindre le premier, à en croire une source interne au club citée par l’AFP avec, précise-t-on, un contrat mirobolant de trois ans à la clé. Il conservait une belle cote sur le marché des transferts Il y a encore quelques semaines, pareille issue relevait presque de l’incongrue pour Kanté. Après une absence de plusieurs mois, consécutive à une blessure aux ischios-jambiers, qui l’a privé de Coupe du monde, le poumon de Chelsea, âgé désormais de 32 ans, avait signé son retour en Premier League le 1er avril contre Aston Villa (0-2). Il avait, ensuite, participé sans démériter à la double confrontation perdue face au Real Madrid d’un certain Benzema en Ligue des champions (0-2, 0-2) et cumulait quatre nouveaux matchs de championnat avant d’être trahi, une nouvelle fois, par son physique en se blessant à l’aine lors d’un simple entraînement le 12 mai. Cet énième contretemps entérinait sa fin de saison prématurée et rendait caduques ses chances d’être retenu par Didier Deschamps pour les rendez-vous de juin qualificatifs pour l’Euro 2024. Pour autant, le champion du monde 2018, en fin de contrat chez les Blues au 30 juin, conservait une belle cote sur le marché des transferts. Plusieurs clubs européens, comme Barcelone ou Arsenal, l’avaient même couché sur leur liste. Interrogé sur son avenir, le principal intéressé s’était montré clair à la mi-mai. Il avait réitéré son attachement à un club rejoint à l’été 2016 où il a disputé 269 matchs (pour 14 buts) et vécu l’acmé de son parcours en 2021 avec la conquête de la C1 aux dépens de Manchester City (1-0). La fin probable de sa carrière internationale « Oui bien sûr. C’est un projet excitant pour le club avec les joueurs qui sont arrivés, avait-il avoué pour Sky Sport. Malheureusement, la saison n’a pas été dans les standards de Chelsea, mais tout le monde veut aller sur la voie du succès, gagner des titres. J’espère que ce club prendra de nouveau cette direction. Voyons où je serai, mais j’espère que c’est la direction du club et c’est le plus important ». Selon les informations de la presse anglaise, Kanté titulaire du baccalauréat, d’un BTS Comptabilité et musulman pratiquant, se dirigeait vers une prolongation de contrat de deux ans ébauchée dès le mois de mars. En faisant la sourde oreille à l’intérêt de grosses écuries européennes, il semblait, aussi, prioriser une certaine stabilité et ainsi revenir à 100 % de ses moyens dans un milieu familier, là où il possédait ses repères. Opter pour une nouvelle destination aurait pu, en effet, se révéler plus aléatoire, sachant qu’il avait toujours, selon ses proches, en tête l’Équipe de France, dont l’Euro 2024 l’année prochaine. Mardi, dans l’entourage du joueur, on laissait entendre qu’il n’avait pas arrêté sa décision quant à son futur et on n’excluait pas de le voir étirer son aventure londonienne. Les dernières heures auront fini de le convaincre de prendre ce virage à 180 degrés qui devrait, au passage, lui fermer les portes de la sélection (53 capes). Un peu à l’image de la trajectoire de Blaise Matuidi, parti à l’Inter Miami, en MLS en août 2020, et jamais réapparu ensuite sous le maillot frappé du coq.