La Juventus a repris l’entraînement depuis près de six semaines, mais elle ne saura vraiment où elle en est qu’après sa demi-finale retour de Coupe ce vendredi soir, contre l’AC Milan.
Au mois de mars, 121 employés de la Juventus, joueurs, staffs technique et médical, dirigeants, attachés de presse ou encore intendants avaient dû observer une période d’isolement de deux semaines lorsque le défenseur Daniele Rugani fut le premier joueur de Serie A atteint par le Covid-19. Une expérience marquante et qui a renforcé le sentiment d’appartenance déjà très marqué à la Vieille Dame. La réaction a été exemplaire puisque, dès la fin du mois, le vestiaire et le board ont trouvé un accord sur les salaires.
Les joueurs ont renoncé à un mois et demi de rémunération , deux mensualités et demie étant reportées sur la saison prochaine. Entretemps,Blaise Matuidi et Paulo Dybala avaient également été testés positifs. Asymptomatiques ou souffrant de symptômes légers, les trois malades ont mis du temps à guérir mais sont bien remis sur pied. Les seules anicroches extrasportives de cette période d’inactivité ont eu lieu début mai, entre le retour tardif d’Adrien Rabiot à Turin et les quelques passages polémiques de l’autobiographie de Giorgio Chiellini (*).
Depuis le 4 mai, avec la reprise des séances individuelles, puis le 18, par petits groupes, et le 22, collectivement, la Juventus travaille dans un cadre serein. Elle a même pu compléter son effectif avec un Sami Khedira revenu à 100 % tandis que Merih Demiral, gravement blessé à un genou en janvier, pourrait être disponible courant juillet. Chiellini, Aaron Ramsey et Gonzalo Higuain suivent quant à eux un programme personnalisé mais devraient vite réintégrer le groupe.
«Un coach comme moi ne peut pas être satisfait de ce qu’il a vu à l’entraînement »
Maurizio Sarri redémarrera ce soir avec un 4-3-3 où Douglas Costa, côté droit, et Rodrigo Bentancur, devant la défense, ont pris du grade. Le second est même en passe de pousser vers la sortie Miralem Pjanic, annoncé sur le départ et notamment au FC Barcelone. Matuidi, lui, pourrait avoir définitivement vaincu la concurrence de Rabiot, dont le comportement a été qualifié de peu professionnel par sa direction.
Sarri a tout de même confié ses doutes avant de disputer cette demi-finale retour contre l’AC Milan (1-1 à l’aller le 13 février) : « Je crois qu’aucun staff ne sait où il en est, c’est une interruption anormale, longue et passive car les joueurs ont passé deux mois sur le divan hormis quelques exercices, alors que les trêves estivales sont faites de natation ou de tennis. En outre, il n’y a pas eu de match amical, nous n’avons aucune certitude. Un coach comme moi ne peut pas être satisfait de ce qu’il a vu à l’entraînement, même si le résultat sur un match est différent. »
Le nouveau calendrier de fin de saison permet toutefois au leader de Serie A, avec un point d’avance sur la Lazio, de voir venir : « Jouer séparément chaque objectif nous permet de nous focaliser sur un seul à la fois, ça peut être quelque chose d’important et d’avantageux. » En cas de victoire ce soir, la Juve disputera en effet la finale de la Coupe dès mercredi à Rome, contre l’Inter ou le Napoli, avant d’enchaîner sur les douze derniers matches de Championnat puis sur le huitième de finale retour de Ligue des champions contre l’OL (0-1 à l’aller, le 26 février). Sarri a d’ailleurs abordé ce rendez-vous qui devrait intervenir en août : « Est-ce mieux de disputer un match après cinq mois ou un après quatorze autres en quarante jours ? Ça reste à voir. Je sais qu’une longue inactivité se paye, mais, par expérience, je peux affirmer que cela ne se paye pas dès le premier match. »
(*) Il a notamment égratigné Mario Balotelli, « une personne négative » côtoyée en sélection, ainsi que Felipe Melo, ancien milieu turinois, « le pire » selon lui.