Bamboula finanicière au Caire : Mbaye Jacques Diop et Abdoulaye Sow se noient dans le Nil de leurs démentis
A peine l’article du Témoin sur la bamboula financière de la délégation sénégalaise sur les bords du Nil était-il sorti vendredi dernier que des missiles nous étaient balancés depuis le pays des Pharaons !
D’abord, c’est le conseiller en communication du ministre des Sports, notre confrère Mbaye Jacques Diop, qui a publié un communiqué pour, officiellement, apporter des précisions par rapport aux faits que nous avions évoqués. En réalité, il s’agissait plus d’apporter des explications par rapport aux dénonciations faites par « Le Témoin » que de démentir votre quotidien préféré.
In fine, la montagne a accouché d’une souris. Concernant la délégation conduite par le ministre Matar Ba, Mbaye Jacques a récusé le nombre de 80 avancé par notre collaborateur Pape Ndiaye, sans avancer de chiffres concernant les invités et accompagnants invités, tous frais payés, par le ministère.
Quid des 30 personnes invitées par le président de la fédération, Augustin Senghor ? Pour le cas de Sadio Mané, le conseiller technique en communication du ministre des Sports nie tout traitement de faveur accordé au pensionnaire de Liverpool, sans se prononcer sur l’affaire de la prise en charge de ses deux oncles par la fédé.
Et à travers les médias, Abdoulaye Sow, le vice- président de la FSF, a soutenu que la prise en charge des oncles du champion de Liverpool sera déductible des primes du neveu. Bonne nouvelle ! Encore une fois, on confirme « Le Témoin » : les deux oncles de Sadio Mané sont bel et bien pris en charge par la Fédération, en attendant une hypothétique déduction. Une procédure de déductibilité inacceptable d’ailleurs, parce que n’obéissant à aucune règle de gestion. Et puis, pourquoi avoir accordée une telle faveur au seul Sadio Mané ?
C’est là un des éléments de la discrimination que nous avons dénoncée ! S’agissant du fait, là aussi confirmé, que Sadio Mané bénéficie d’une chambre à lui seul tandis que les autres “Lions” sont obligés de cohabiter, Mbaye Jacques Diop et Abdoulaye Sow nous expliquent que c’est parce que le footballeur de Liverpool a été le dernier à fouler le sol du pays des Pharaons, après ses coéquipiers.
A la Coupe du monde 2002, en dépit des dispositions prises par l’administration financière, des prédateurs avaient réussi à “tong-tonguiser” les 4,7 milliards de francs tirés de notre participation au Mondial. Des dépenses avaient été effectuées par la Fédération sous les rubriques “environnement psychologique” et “affaires sociales”.
C’est ainsi qu’un rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des fonds de la Coupe du monde 2002, avait permis l’arrestation de trois dirigeants de la fédération nationale (Bounama Dièye, Boubacar Gaye et Oumar Ndiaye, respectivement vice-président, trésorier général et directeur administratif au moment des faits) et l’agent marketing de la fédération (Papa Massata Diack), qui ont été par la suite placés sous mandat de dépôt. Et ce rapport de la Cour des Comptes, c’est « Le Témoin » qui l’avait publié en exclusivité !
A signaler que Mbagnick Ndiaye (ministre de la Culture et de la Communication puis de l’Intégration africaine, du Nepad et de la Francophonie déchu), alors chef du Service de l’administration générale et de l’équipement (Sage) du ministère des Sports et des Loisirs, avait été placé, lui, sous contrôle judiciaire après avoir payé une caution tout comme Massata Diack qui, lui, avait recouvré la liberté après avoir cautionné 100 millions de francs CFA. Ils étaient tous accusés de malversations financières liées aux fonds de la Coupe du monde 2002.
Si nous avons jugé utile de faire ce rappel, c’est pour montrer les limites de la thèse défendue par le cher Mbaye Jacques Diop.
Quant à Abdoulaye Sow, actuel directeur du Coud, il commence son démenti en qualifiant nos propos de tendancieux avant de confirmer nos écrits selon lesquels il a fait voyager son fils ainsi qu’une vingtaine de supporters militants apéristes. A la place de 20, il déclare n’avoir fait voyager qu’une dizaine de militants-supporters. Là ne se trouve pas le problème. Il s’agit de dire la provenance de l’argent utilisé pour acquérir les billets d’avion Dakar-Le Caire. Aujourd’hui qu’il est à la tête d’un établissement public (Centre des œuvres universitaires de Dakar) où presque tous ses prédécesseurs ont été accusés de détournement de deniers, il serait imprudent, indécent voire suspicieux que le vice-président de la fédération de football prenne charge 10 personnes (sic), billets, frais de séjour à l’hôtel et de restauration.
A la lumière de nos précisions sur les précisions des distingués Mbaye Jacques Diop et Abdoulaye Sow, on voit bien que la bamboula dénoncée par mon collègue Pape Ndiaye n’est pas une vue de l’esprit mais une réalité bien sénégalaise exportée sur les bords du Nil. Certains ont qualifié notre information d’opération de fragilisation voire de déstabilisation de l’équipe nationale remettant ainsi en cause notre patriotisme, notre amour insondable à l’endroit de la Tanière. On nous serine l’union des cœurs avec les Lions (au point de couvrir une opération de gaspillage de nos maigres deniers publics ?), mais rien ne nous empêcher de mettre le doigt là où ça peut faire très mal demain. Surtout, encore une fois, quand on utilise l’argent du contribuable pour inviter à grands frais copains, coquins et maîtresses éventuellement.
Nous ne jouerons pas au médecin après la mort c’est-à-dire attendre que l’équipe soit mise hors-course (ce que nous ne souhai-tons point) pour procéder au grand déballage ou pour pleurer sur une scoumoune qui poursuivrait comme une guigne notre équipe nationale de football depuis des décennies. Nous ne jouerons pas le morceau « Plus près de toi, mon Dieu » au moment où l’eau commence à s’infiltrer dans notre Titanic. Nous refusons cette conspiration du silence consistant à fermer l’œil sur les indélicatesses et manquements polluant l’environnement de cette équipe nationale. Nous refusons d’étouffer les problèmes internes sous l’édredon des compromis-compromissions. Certes nous comprenons que certains journalistes qui font partie des bienheureux de Matar Ba s’autocensurent à « juste » raison, mais nous, au Témoin, faisons de la liberté d’expression et de ton une valeur essentielle ainsi qu’une marque de fabrique.
Par conséquent, nous refusons de participer à une association de malfaiteurs et de nous faire les complices, encore une fois, de la dilapidation de l’argent public !