Entraîneur titulaire licence B Caf, Vieux Bâ est revenu de long en large sur les phases de poule de cette CAN et sur la participation des lions du Sénégal. Au delà de cette coupe d’Afrique, l’ex entraîneur de MPC pointe un regard sur la non sélection des joueurs toujours absents des différentes listes pour les grandes phases finales.
1- Après un premier tour passif, les équipes commencent à monter en puissance dans la production de jeu. Qu’est ce qui a été lé déclencheur du jeu?
Normal.Apres quelques matches, les automatismes commencent à prendre d’autant que les équipes ont également bénéficié d’un temps de préparation assez conséquent.
2- Quelles appréciations faites vous après un premier tour ou certaines sélections ont joué très en dessous de leur valeurs ?
Dans cette can,on note un nivellement des valeurs parce que là où certaines équipes dites petites comme la Namibie, la Mauritanie, Madagascar etc ont beaucoup progressé, les équipes considérées comme grands d’Afrique ont véritablement stagné voire régresser.
Les deux monuments du football africain(Egypte, Cameroun ) sont éliminés dès les huitièmes de finale, le Maroc idem, la Tunisie et le Nigeria n’ont pas convaincu. Le Sénégal se qualifie sans réellement convaincre , le Ghana ne fait plus rêver et est sorti de la compétition.
Seul l’Algérie complètement transformée par Djamel Belmadi justifie son rang de même que la séduisante et très talentueuse sélection des Aigles du Mali éliminés par un manque de réalisme. Peut être l’équipe la plus séduisante de cette compétition vient d’être éliminée.
Pour une fois la CAN se tient en fin de saison ce qui permet un temps de préparation assez conséquent (1mois )pour les équipes qualifiées. Seulement, il se déroule à une période de forte canicule et avec des organismes durement éprouvés durant la saison les risques de blessures sont assez évidentes.
3- Quels sont les 3 temps de prépa de l’équipe du Sénégal?
Pour le Sénégal, la préparation a démarré avec un rassemblement à Saly pour surtout se ressourcer et se régénérer, stage ponctué par deux oppositions face au Mali.
Ensuite cap sur la péninsule ibérique en Espagne pour un stage d’acclimatation mais aussi de renforcement et de consolidation des acquis (amélioration de la condition physique et perfectionnement des automatismes ) ponctué par un match amical contre une petite équipe de Murcie balayée sur le score de 5 buts à zéro.
Cap ensuite sur le Caire avec sur place un dernier match d’affûtage qui s’est soldé sur une victoire d’un but à zéro devant le Nigeria.
4- Le manque d’expérience du coach Aliou Cissé n’est il pas un facteur pouvant amoindrir les chances de l’équipe d’aller au bout de cette compétition?
Le coaching de Cissé, je ne veux pas trop en parler comme nous sommes en pleine compétition, je voudrais simplement lui souhaiter d’être plus inspiré dans ses choix pour tirer le meilleur de ses joueurs.
Pour aller au bout de cette compétition le mental et la stratégie seront très déterminants de mon point de vue,sans compter la fraîcheur physique.
5. Nous jouons contre le Bénin en 1/4 de finale. Quelle attitude tenir pour sortir de ce match victorieux?
Face au Bénin, le maître-mot devra être de marquer très tôt pour faire sortir cette équipe qui sûrement sera recroquevillée en défense. Le Bénin sera en bloc bas avec une défense à 5 et un milieu renforcé avec 4 éléments ce qui ne laissera pas beaucoup d’espaces pour les lions dans les 35 derniers mètres.
Pour prendre à revers cette défense renforcée, il faudra beaucoup de technicité au cœur du jeu en mettant de la vitesse et de la précision dans les transmissions en recherchant les dédoublements et les centres sur les côtés ou en recherchant des hommes libres dans les interlignes avec un jeu combiné favorisant des infiltrations dans l’axe.
Les coups de pied arrêtés peuvent également être mis à contribution pour faire sauter le verrou.
5-En tant que techniciens comment expliquez vous la non sélection des joueurs locaux lors des grandes phases finale? Est ce dû au faible niveau des locaux ?
Ce n’est pas que le niveau des joueurs locaux est faible, ce sont plutôt les sélectionneurs qui ont une préférence pour les joueurs expatriés. En réalité depuis Claude Leroy et Peter Schnittger, on ne voit plus un sélectionneur qui essaie qui essaie de développer le potentiel local. C’est vraiment regrettable!
Le Sénégal peut il se valoir d’être un pays de football?
On en est encore loin! Disons, nous sommes un pays de mordus de foot et un pays qui produit beaucoup de footballeurs mais pour être reconnu pays de football.
Il nous faudra repenser notre politique sportive qui doit reposer sur un programme de développement technique du football avec des infrastructures adéquates, l’implication à la fois du secteur public (l’État ) et du secteur privé (mécénat ,sponsoring, merchandising…)
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